L'IHU Health Age et son écosystème : innovations et perspectives pour la longévité
Toulouse et l'Occitanie, fers de lance de la société de la longévité ?
Dans un contexte de transition démographique inédite, la prévention du vieillissement et la lutte contre la perte d’autonomie s’imposent comme des priorités de santé publique et des enjeux économiques stratégiques.
À Toulouse, l’IHU Health Age se positionne comme un acteur de référence mondiale, en développant des recherches de pointe en géroscience1 et des solutions concrètes pour transformer la prévention en réalité clinique.
Ce dossier propose un regard croisé sur les ambitions de l’institut, les initiatives portées par des entreprises partenaires et la vision stratégique de ses dirigeants.
En ouverture, Mathilde Cavalier, secrétaire générale de l’IHU Health Age, partage la stratégie scientifique et clinique de l’institut, ainsi que sa vision du rôle de la géroscience dans la transformation de notre système de santé.
"Notre ambition est de faire du bien vieillir une réalité scientifique et clinique"
Interview de Mathilde Cavalier, secrétaire générale de l'IHU Health Age
Comment définiriez-vous l'ambition de l'IHU Health Age en matière de prévention du vieillissement ?
Notre ambition repose sur la définition du bien vieillir de l'OMS : permettre à chacun de continuer à faire ce qui est important pour lui, quel que soit son âge. Cette vision oriente notre approche selon le triptyque classique d'un institut de recherche, enrichi par notre statut d'IHU : découvrir et explorer, valider, puis diffuser la connaissance et l'innovation auprès de tous les acteurs concernés.
Quels sont les atouts spécifiques de l'IHU pour répondre à ces enjeux ?
D’abord, un institut-hospitalo universitaire ne peut se créer que suite à des années de travail de haut niveau scientifique.
Ensuite, La particularité d'un institut hospitalier universitaire comme l'IHU Health Age réside dans notre capacité à maintenir un continuum complet en recherche. Nous intégrons trois dimensions essentielles : la recherche fondamentale, translationnelle et clinique.
Cette approche nous permet de transformer des découvertes fondamentales en applications concrètes pour l'humain, puis de les valider cliniquement grâce à un adossement à une activité clinique particulièrement soutenue. Par exemple récemment l’IHU a développé une horloge épigénétique2 qui peut permettre de prédire l’altération de la capacité intrinsèque à partir d’un certain type de modification de l’ADN. Une fois validées, ces innovations sont diffusées et incorporées tant dans les pratiques de soins quotidiens que dans le système de prévention.
L’IHU est un lieu de recherche, de prévention, de soins, et d’innovation continue.
Quel rôle joue le programme ICOPE dans votre stratégie scientifique ?
ICOPE représente le premier pilier du programme scientifique de l'IHU. Cette position centrale repose sur plusieurs facteurs historiques et stratégiques. Toulouse est, depuis plusieurs années, l'unique centre collaborateur de l'OMS en France sur les fragilités. C'est pourquoi nous avons été précurseurs dans le déploiement du programme ICOPE dès 2019, d'abord à l'échelle régionale en Occitanie, puis en appui à l'expérimentation Article 51.
Notre approche scientifique repose sur la définition du bien vieillir établie par l'OMS, fondement du programme ICOPE. Ce programme s'articule autour du maintien de six fonctions essentielles qui constituent la "capacité intrinsèque" de l'individu—un concept scientifique relativement récent désormais adopté par la majorité des équipes internationales. L'ensemble du programme scientifique de notre IHU s'organise autour d'une question fondamentale : comment préserver les fonctions individuelles pour maintenir cette capacité intrinsèque ?
Comment vous positionnez-vous sur la généralisation de ce dispositif et l'accompagnement au changement ?
Notre rôle est de partager largement les connaissances acquises, en collaborant étroitement avec les institutions (ministère, assurance maladie) pour transmettre notre expertise terrain. Parallèlement, nous menons une évaluation rigoureuse via un essai clinique randomisé sur plus de 1 000 personnes pour mesurer l'impact médico-économique d'ICOPE.
Comme pour toute démarche préventive, l'enjeu principal reste de démontrer sa pertinence médico-économique. Nous assurons une vigilance scientifique constante tout en fournissant les outils numériques et de formation nécessaires aux professionnels.
La transition d'un système curatif vers un modèle préventif représente un défi systémique qui dépasse le cadre de notre seul institut, nécessitant des transformations structurelles majeures.
La géroscience peut-elle faciliter cette transition vers un système plus préventif ?
La geroscience vise à évaluer l'âge biologique d'un individu et de trouver des thérapeutiques de tout type pour réaliser desdes interventions ciblées.
La stratification de l'âge biologique est désormais possible : par exemple certains biomarqueurs sont liés au vieillissement cardiovasculaire, d'autres aux fonctions neurologiques… Les avancées scientifiques permettront des interventions de plus en plus précoces et personnalisées.
En démontrant des effets mesurables sur des paramètres biologiques, nous pourrons convaincre tant les individus que les institutions de l'importance d'une approche préventive. Cette démarche peut transformer notre système de santé.
Comment percevez-vous l'évolution de l'acceptation de la géroscience par les institutions et le corps médical ?
La géroscience mobilise l'élite de la recherche mondiale – universités américaines, centres asiatiques et européens – générant des avancées majeures tant en science fondamentale qu'en clinique. Toulouse se distingue particulièrement dans ce domaine avec l’IHU, et notamment ses cohortes humaines et animales, qui permettront d’en savoir d’avantage sur les trajectoires de vieillissements.
Les autorités suivent ces développements avec intérêt, conscientes de leur potentiel. Le secteur économique, notamment l'industrie pharmaceutique, investit dans les molécules influençant les paramètres biologiques du vieillissement – un domaine rigoureusement encadré.
Parallèlement, certaines approches, proposant des bilans sophistiqués (IRM, scanners, analyses) basés sur des paramètres manque encore de démonstration et de preuves scientifiques sur leur pertinence. En réponse à cet enjeu, l'IHU va lancer une clinique universitaire de la longévité, basée sur un modèle travaillé avec l'Académie nationale de médecine. Notre ambition est d'offrir une consultation de prévention scientifiquement validée, ciblant initialement les personnes à partir de 50 ans.
Cette démarche intègre nos avancées scientifiques et les standards internationaux, combinant biomarqueurs, questionnaire ICOPE et évaluations personnalisées. Bien que ce domaine présente un potentiel économique certain, la rigueur scientifique reste notre priorité face à la diversité des approches existantes.
Comment l'IHU s'inscrit-il dans cet écosystème économique plus large ?
Notre mission implique une collaboration étroite avec l'écosystème économique. Notre institut sur le vieillissement intéressent des acteur nationaux et internationaux variés avec lesquels nous avons de nombreux partenariats : secteur pharmaceutique, des services, du numérique, …
Nous encourageons également l'émergence d'acteurs français dans les gérosciences, secteur encore trop peu investialors même que de nombreux acteurs à l’étranger se positionnent. Cette dynamique est cruciale car recherche et industrie s'enrichissent mutuellement. Maintenir la position française dans cette compétition internationale constitue un enjeu stratégique fort. .
Quel avenir pour la France sur ces enjeux ?
L'IHU constitue un écosystème ouvert. Nous recevons des sollicitations quotidiennes et facilitons les connexions, même si cela représente parfois un défi organisationnel. La France possède un réel potentiel pour devenir dynamique et innovante dans la Silver Économie, les gérosciences et la prévention—mais tous les acteurs doivent de saisir du sujet, oser s’engager et innover dans la thématique car elle ouvre des perspectives immenses pour notre société.
Ces domaines devraient être pleinement intégrés à la Silver Économie et se développer parallèlement à la prévention clinique. L'avenir repose sur une synergie entre prévention clinique et biologique. L'IHU sera aux côtés des acteurs pour les accompagner dans leurs développements.
Au-delà de la recherche, la réussite d’une démarche préventive repose sur un écosystème mobilisé, capable de diffuser les outils et d’accompagner les citoyens.
Dans cette dynamique, des entreprises innovantes jouent un rôle clé.
Carole Zisa-Garat, fondatrice et dirigeante de Telegrafik, revient sur son engagement dans le déploiement du programme ICOPE et sur la coopération entre acteurs publics et privés pour généraliser cette approche sur le terrain.
"Icope représente une révolution dans la prévention du vieillissement, et les preuves cliniques seront à établir dans les prochaines années".
Entretien inédit avec Carole Zisa-Garat, dirigeante fondatrice de la agetech Telegrafik
Dans quel contexte avez-vous participé à cet événement toulousain et qu'est-ce qui en faisait la spécificité ?
Carole Zisa-Garat : Cet événement inédit a réuni en un même lieu tous les acteurs clés de la Silver Économie : France Silver Eco, Silver Valley, le cluster Silver Occ, et des entrepreneurs représentatifs de l'écosystème régional. Cette configuration unique visait à favoriser un dialogue transversal entre différents clusters thématiques pour confronter nos visions et expériences.
La première partie s'est déroulée dans un format restreint, permettant à chaque participant — adhérent, éditeur logiciel ou entreprise innovante — de partager ses problématiques actuelles. Ces échanges ont été cruciaux pour identifier des opportunités de collaboration et exposer nos défis communs face aux enjeux de nos marchés respectifs.
Comment s'est déroulée la partie consacrée aux travaux de l'IHU ?
Carole Zisa-Garat : Suite à ces échanges, le IHU Health Care Tech Day s'est tenu sous la direction du professeur Vellas. Cette session a présenté les avancées de l'IHU et ses axes de recherche prioritaires sur le vieillissement et sa prévention. Les travaux présentés couvraient un large spectre : biomarqueurs, expérimentations sur cohortes animales, et développements spécifiques à Icope.
L'IHU développe ainsi une recherche ambitieuse avec l'objectif de devenir l'organisme de référence pour la prévention du vieillissement. Leur approche holistique se concentre sur deux questions fondamentales : comment prévenir efficacement la perte d'autonomie et comment en réduire significativement l'incidence ?
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste Icope et quelle est la spécificité de votre approche chez Telegrafik ?
Carole Zisa-Garat : Le CHU de Toulouse a été pionnier dans le déploiement d'Icope, l'outil de l'OMS initialement mis en œuvre en Occitanie. Ce programme repose sur l'application Icope Monitor et une méthode structurée de suivi patient en trois étapes : évaluation initiale, approfondissement, puis prise en charge médicale.
Chez Telegrafik, notre distinction vient de notre solution "Icope et moi", référencée sur Mon Espace Santé depuis début 2025. Cette reconnaissance valide notre conformité aux normes de sécurité, RGPD, éthique et accessibilité, tout en attestant de la valeur scientifique de notre approche.
Quelle est votre spécificité par rapport aux autres acteurs d'Icope ?
Carole Zisa-Garat : Notre approche distinctive s'enracine dans notre expertise médico-sociale, nous permettant d'aborder Icope sous un angle complémentaire à l'approche sanitaire. Nous visons la détection précoce des capacités intrinsèques chez les 65 ans et plus pour favoriser le maintien à domicile.
Notre programme a été initié en Centre-Val de Loire, sous l'impulsion du CHU de Tours et du professeur Bertrand Fougère, co-pilote du Défi Bien vieillir en France.
Comment fonctionne concrètement votre outil "Icope et moi" ?
Carole Zisa-Garat : Après des tests initiaux avec les CPTS et le CHRU de Tours, nous avons déployé "Icope et moi" nationalement. Désormais, chaque citoyen français peut réaliser son évaluation depuis un smartphone ou ordinateur via une interface intuitive, devenant ainsi acteur de son vieillissement.
En Centre-Val de Loire, lorsque le questionnaire révèle des évolutions défavorables, un processus en trois étapes se déclenche : contact téléphonique, vérification infirmière, puis orientation médicale si nécessaire.
Dans les autres régions, non encore couvertes par le dispositif Icope, l'utilisateur peut simplement télécharger ses résultats pour les partager avec son médecin traitant.
Quels sont les défis économiques d'Icope ?
Carole Zisa-Garat : Cette démarche implique des coûts certains. L'enjeu essentiel est de déterminer si ces investissements sont compensés par les économies générées : une population plus autonome, mieux informée, capable d'appliquer les recommandations médicales et bénéficiant d'interventions au moment optimal. Une prise en charge précoce permet souvent de restaurer les capacités, contrairement aux interventions tardives.
L'ampleur des ressources futures allouées à ces programmes reste incertaine. Notre mission consiste à démontrer leur efficacité. Des preuves solides pourraient débloquer un soutien public renforcé, mais les contraintes budgétaires actuelles favoriseront uniquement les approches présentant des bénéfices médico-économiques avérés.
Quels sont les enseignements que vous tirez de cette journée pour l'évolution de la filière Silver Économie ?
Carole Zisa-Garat : La Silver Économie a connu récemment une phase d'effervescence créative. Après une période de sélection naturelle où certaines solutions ont disparu tandis que d'autres se sont consolidées, nous entrons désormais dans une phase de maturation.
Notre secteur doit maintenant identifier les dispositifs véritablement efficaces. Cette journée a confirmé une nouvelle exigence : établir des preuves rigoureuses par des investigations cliniques et des démarches scientifiques méthodiques, en collaboration avec des instituts reconnus. L'objectif reste de démontrer l'impact concret sur la réduction de la perte d'autonomie et l'amélioration de la prise en charge du vieillissement.
Ces initiatives trouvent leur origine dans les travaux menés par l’IHU et portés par le Pr. Bruno Vellas, pionnier de la prévention du vieillissement.
Son intervention au Conseil national de la Silver Économie illustre la vision scientifique et internationale qui guide l’institut, ainsi que l’ambition de faire du modèle français un leader mondial dans la géroscience et le bien vieillir.
L'IHU Health Age présente ses avancées en géroscience au service du bien-vieillir
Lors de sa présentation au Conseil national de la Silver économie du 3 avril 2025, le Professeur Bruno Vellas a dressé un panorama des recherches menées par l'IHU Health Age dans le domaine de la géroscience.
Cette intervention, introduite par Luc Broussy qui a salué le "rôle structurant et exportateur" du chercheur pour la filière française, met en lumière les avancées significatives de l'institut dans la compréhension et la prévention du vieillissement.
ICOPE : un programme inscrit dans la loi
Au cœur de la présentation figure le programme ICOPE (Integrated Care for Older People) aujourd'hui intégré dans la loi Bien Vieillir. Cette approche repose sur l'identification de cinq dimensions clés du vieillissement en santé selon les critères de l'Organisation Mondiale de la Santé : locomotion, cognition, vitalité, bien-être psychique, vue et audition.
L'efficacité du dispositif se mesure par des tests simples et validés scientifiquement, comme la capacité à se lever d'une chaise cinq fois en moins de 14 secondes ou l'évaluation de la perte d'appétit et de motivation. En Occitanie, 75 000 personnes bénéficient actuellement de ce suivi, avec une répartition de 60% en région et 30% sur le reste du territoire français.
Les projections nationales démontrent l'impact potentiel du modèle : déployé à l'échelle du pays, ICOPE pourrait éviter 150 000 cas de dépendance, équivalant à la construction de 1 800 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Ces résultats s'appuient sur une logique d'intervention intégrée combinant dépistage précoce, évaluation personnalisée, plan de prévention adapté et monitoring régulier.
Un rayonnement international confirmé
L'IHU Health Age s'appuie sur un réseau de partenaires internationaux de premier plan. Désigné Centre Collaborateur de l'OMS sur le vieillissement et la fragilité, l'institut collabore avec des institutions de référence telles que Columbia University, le Buck Institute de San Francisco, la Mayo Clinic, l'Université de Stanford et l'UCSF.
Ces partenariats se concrétisent par le déploiement international du modèle ICOP, notamment dans le programme Medicaid au Nouveau-Mexique et à Singapour. Le Professeur Vellas a toutefois alerté sur la nécessité de maintenir le leadership français face à la concurrence américaine dans ce domaine d'innovation.
La coopération s'étend également au secteur privé, avec des collaborations pharmaceutiques incluant Pfizer sur les molécules anti-GDF15, Google Calico pour les protocoles sur modèles animaux, et la Fondation Gates pour le partage de données en science ouverte.
Des recherches de pointe en géroscience
Les travaux actuels de l'IHU s'articulent autour de plusieurs axes de recherche fondamentale. La cohorte Inspire suit 1 100 sujets âgés de 20 à 100 ans pendant dix ans, complétée par des études sur 1 500 souris pour accélérer les tests d'interventions sur le vieillissement.
Les recherches mécanistiques portent notamment sur les cellules sénescentes, responsables d'inflammation et d'accélération du vieillissement, et sur le développement de molécules "géroprotectrices". L'équipe étudie également l'apeline, hormone sécrétée par le muscle sous l'effet de l'activité physique, susceptible de compenser la perte musculaire liée à l'âge.
L'institut participe à l'initiative X Prize Longevity, compétition internationale dotée de 100 millions de dollars visant à démontrer l'efficacité d'interventions ralentissant le vieillissement. Cette participation s'inscrit dans l'objectif de créer une "carte mondiale de l'âge biologique" combinant cohortes humaines et animales.
Vers une clinique de la longévité et un écosystème industriel
L'IHU développe une offre clinique structurée autour d'une "clinique universitaire de la longévité", élaborée avec l'Académie nationale de médecine. Ce projet vise à proposer une consultation préventive scientifiquement validée, initialement ciblée sur les 60 ans avec extension progressive à d'autres tranches d'âge.
Cette initiative répond aux enjeux de structuration d'un écosystème économique français dans les gérosciences. Comme le détaille Mathilde Cavalier dans nos colonnes, l'institut "encourage l'émergence d'acteurs français dans les gérosciences, secteur encore peu investi par les startups nationales".
Le Professeur Vellas a conclu sa présentation par un appel à la mobilisation collective pour donner à ICOPE une impulsion politique et administrative majeure. Il sollicite l'appui de la filière et des collectivités territoriales pour accompagner le passage à l'échelle, soulignant que la prévention constitue la seule réponse viable au défi démographique sans explosion des coûts de santé.
Cette approche holistique place la technologie au service du projet de vie, nécessitant selon lui "une coalition de toutes les forces – filière, territoires, pouvoirs publics, science et industriels – pour transformer le vieillissement en succès de santé publique".
La géroscience est la discipline scientifique qui étudie les mécanismes biologiques du vieillissement afin de prévenir ou retarder l’apparition des maladies liées à l’âge et d’allonger la vie en bonne santé.
L’horloge épigénétique est un biomarqueur qui utilise des modifications chimiques de l’ADN, appelées méthylations, pour estimer l’âge biologique d’un individu. Elle permet ainsi d’évaluer le vieillissement cellulaire et l’écart entre l’âge chronologique et l’âge biologique d’une personne.